Père Gilles Lague, c.s.c. - Congrégation de Sainte-Croix au Canada

Vie communautaire et vie pastorale

Après une année de la langue Bangla à l’Institut pastoral de Sagardi, à Barisal, je suis nommé vicaire à la paroisse de Narkikelbari. Dès mon arrivée le curé, le Père André Picard, me dit: “Gillles, dans le quartier ouest il y a une vieille dame qui est mourante. Elle désire recevoir les derniers sacrements. Peux-tu aller lui donner la communion et l’onction des malades?”

Je me prépare immédiatement à partir. Mais comme je n’avais encore jamais accompagné un mourant, je me demande ce que je peux bien lui dire pour lui donner la paix. Arrivé à la maison, je trouve la dame couchée à même le sol, sur une natte. Je m’agenouille près d’elle et lui dis: “ ‘buri ma’ = vielle maman, il semble que le Seigneur désire vous prendre plus près de lui.

Il faut dire que cette femme est devenue aveugle presque immédiatement après son mariage. Elle n’a pas eu la vie facile. Son mari n’a pas été très tendre pour elle. Aucune facilité moderne pour aider une personne aveugle comme elle. Pour cuire un poêle en terre cuite à même le sol, pas de bonne jetée pour aller laver ses ustensiles à l’étang.

Voilà qu’elle me répond tout simplement avec un grand calme:  Oui Père, je suis dans les ténèbres depuis 35 ans, je vais maintenant voir la lumière.” Après ces paroles de foi et d’espérance si sures et si claires, pas besoin des belles paroles que j’aurais pu ajouter.

En revenant je me demandais si moi, qui ai reçu toute une formation spirituelle et théologique, j’avais une telle foi, une telle espérance. Moi qui suis venu apporter la bonne nouvelle, ce jour-là c’est cette vielle dame qui me l’a annoncée de manière lumineuse.

Père Gilles Laguë, c.s.c.

 

 

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