Je suis né en 1940, l’avant dernier d’une famille de 9 enfants. Très tôt, dans mon enfance, j’ai été attiré par tout ce qui concernait la vie spirituelle. Cet attrait a constitué une toile de fond dans les années qui ont suivi jusqu’à de mon adolescence sans que ce soit clairement nommé. J’ai vécu ma foi comme tous les jeunes de mon âge dans le contexte social et ecclésial du temps mais avec une certaine dose d’idéalisme. Chose certaine, j’étais bouleversé par tous les témoignages qui touchaient à la beauté et à la générosité.
À la fin de mes études classiques, je me suis posé sérieusement la question de mon orientation. J’étais attiré par la médecine et l’architecture mais j’avais toujours en moi un appel qui me poussait à regarder du côté de la vie religieuse. Un événement, apparemment banal, m’a ouvert une piste inattendue. Je me suis rendu au centre de documentation du collège pour me renseigner sur diverses communautés. Dans la documentation qu’on m’a présentée, il y avait une brochure préparée par le père Émile Legault c.s.c. intitulée Notes sur Sainte-Croix. Or, cette brochure était pratiquement la même que celle que j’avais feuilletée dans la maison familiale. En fait, à la demande d’un oncle, frère de Sainte-Croix, ma mère avait laissé son métier d’enseignante pour aider la communauté dans la période de crise économique des années 1930. Lorsqu’elle a épousé mon père, elle a amené avec elle des documents sur Sainte-Croix dont la brochure Notes sur Sainte-Croix que je feuilletais de temps. Voilà ce que je retrouvais ce document qui m’inspirait beaucoup en raison de son orientation missionnaire et son esprit de famille. J’ai décidé d’aller plus loin et c’est ainsi que j’ai rejoint la communauté de Sainte-Croix en 1961.
Par la suite, j’ai découvert la mission et la spiritualité de la communauté. J’ai été inspiré par le désir du Père Basile Moreau, fondateur de former en Sainte-Croix des personnes apostoliques (façonnés de l’intérieur) et des ouvriers évangéliques (tournés vers les autres) pour regénérer la société et l’Église. C’est en ce sens que j’ai accepté divers ministères et que je me suis investi dans des projets d’éducation comme le mouvement Salut!Terre et le centre Le Pèlerin. J’espère pouvoir dire de plus en plus, comme le désirait le père Moreau, à la suite de saint Paul: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » Ga 2, 20
Père Raymond Gourde c.s.c.