Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être prêtre. Après des études secondaires dans un petit séminaire, je suis entré au grand séminaire de Paris à 21 ans. À la fin du premier cycle, j’ai fais mon service militaire comme secrétaire de l’aumônier. À la fin de mon service, j’ai fais un stage pastoral dans un collège catholique comme surveillant. L’été suivant le stage, j’ai fait un camp Évangile et Mission et Corse. À la suite duquel, J’ai demandé d’être admis à la tonsure (nous somme dans les années 60). On me demanda, alors, d’aller vivre un peu. Cela fut un choc. Mais j’ai accepté cela comme la volonté de Dieu.
Alors, après différents petits boulots (pion, archiviste-classeur, coursier), je me suis fait proposer un emploi comme coopérant civile au Québec. Donc, en 1969, je pars pour la Belle Province. Ne sachant absolument pas à quoi m’attendre. Je travaille, à Québec, au service des projets expérimentaux du ministère de l’éducation puis à la bibliothèque de l’assemblée nationale. Une fois mon contrat terminé, je viens à Montréal.
Là, je vais occuper divers emplois : intervenant dans un groupe de personnes gays, éducateur spécialisé dans un centre de jeunes en difficulté, homme de ménage, préposé aux bénéficiaires en CHSLD. Chacun de ces emplois sera précédé de périodes de chômage.
Ayant toujours eu des implications bénévoles dans des projets communautaires, je sui approché pour fonder, avec d’autres, un projet d’intervention auprès des jeunes prostitué(e)s. J’y travaillerai 5 ans. Puis je vais travailler pour un projet des sœurs de Sainte-Croix, D-Trois-Pierre, pour les jeunes adultes sans ressources.
Régulièrement, le désir d’être prêtre revenait. Essai au Grand Séminaire de Montréal et chez les Franciscains, sans succès. Alors, je dis à Dieu : « Si vraiment tu veux que je sois prêtre, organise-toi pour me trouver un endroit. » Un mois après, deux personnes différentes me disent : « T’as jamais pensé aux Pères de Sainte-Croix? » Voyant en cela une réponse à mes prières, je rencontre le provincial des Sainte-Croix qui me dit : « On peut simplement te proposer de risquer avec nous. » J’ai dit : « d’accord. »
Et voilà comment je suis devenu un Père de Sainte-Croix. Un chemin tortueux. Mais je remercie le Grand Séminaire de Paris de m’avoir demandé d’aller vivre un peu. Toutes ces années avant d’aboutir en Sainte-Croix m’ont permis de m’assouplir et de m’humaniser. Merci mon Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes!
Père Patrick Celier, c.s.c.