Quelques données biographiques et professionnelles
Né à Montréal vers la fin des années cinquante, je suis entré à l’Université McGill en 1977 pour y obtenir un baccalauréat et une maîtrise en biologie cellulaire et moléculaire. J’ai poursuivi mes études doctorales à l’Université Laval de 1983 à 1987 toujours dans le même domaine. De 1987 à 1995, j’ai été chercheur et puis professeur dans trois universités canadiennes et américaines.
Le lent développement d’un appel à suivre Jésus
Il est difficile de parler du développement de sa vocation. Aussi, je préfère à ce sujet laisser la parole à un de mes anciens supérieurs provinciaux, père André Charron, qui s’exprimait ainsi à mon sujet en 1999 : « La genèse de sa vocation est significative. J’ai retrouvé dans son dossier son autobiographie spirituelle, faite à son entrée au noviciat. Voué à la science et à la raison, il dit avoir été agnostique durant sa jeunesse. Autour de ses 25 ans, épris de vérité et de justice, en pleines études scientifiques, il eut un impératif besoin de lire la Bible, redécouvrant, en la lisant d’un couvert à l’autre plusieurs fois, la parole de Dieu et la personne de Jésus. Détenteur d’un PhD en sciences, cela ne répondait pas à son besoin de sens sur la vie. Il se mit à prier en dialogue avec Jésus. Comme « post-doctoral fellow » et stagiaire à l’Université de Montréal, à 32 ans, il regardait l’Oratoire Saint-Joseph à travers la fenêtre de son bureau et sentit le besoin de s’y rendre. Il y acheta un livre sur le père Basile Moreau et fut frappé par l’homme, qui répondait à sa prière et ses attentes par sa vision, son action et sa foi. Désirant être associé laïc de Sainte-Croix, c’est lui qui, avec quelques religieux, bâtit le projet des Associés de Sainte-Croix et le mit sur pied. Après avoir visité en Europe les lieux d’origine de la Congrégation au Mans puis à Mortagne, avec l’agrément de son directeur spirituel, père Raymond Gourde, il fit d’abord des vœux privés. En 1993, il décida de joindre Sainte-Croix comme postulant, après avoir été durant deux ans associé laïc. »
Au moment de faire mes vœux perpétuels en 1999, voici où j’en étais dans mon cheminement en Sainte-Croix à la suite de Jésus : « Je ne crois pas être meilleur ou plus digne qu’un autre à le servir ainsi. Seulement, j’aime le Seigneur. Oui, voilà, je l’aime. Et quand on aime, on ne peut garder pour soi cet amour, il faut le partager, le communiquer à d’autres, afin qu’eux aussi soient dans la même joie et le même amour. Voyez comme Il est bon, voyez ce qu’II a fait pour moi, oserais-je m’exclamer, voyez comme Il nous aime! En quelque sorte et avant toute chose, être prêtre signifie, pour moi, être témoin de Son amour parmi tout son peuple. Être témoin et célébrer avec d’autres cet amour. Être témoin et le faire connaître et aimer de ceux qui sont sans cette espérance. Être témoin et rappeler sans cesse, dans les célébrations et les luttes de nos existences, cet amour. C’est tâcher d’être et d’aider les autres à être véritablement roi, prophète et pasteur comme notre baptême nous y engage et nous y invite. »
Et depuis?
J’étais loin alors de me douter de la suite des événements. Mais, avant toutes choses, il me fallait retourner aux études. Cette fois-ci en théologie. Le baccalauréat fut obtenu en 1998 et la maîtrise en théologie en 2001. Puis, diverses responsabilités se sont rapidement succédées en plus du ministère pastorale à l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal : conseiller et secrétaire de notre province religieuse en 2003, conseiller et secrétaire général de la Congrégation à Rome de 2004 à 2010 où me fut confié en autres choses en 2007 le dossier et l’organisation de la béatification de Basile Moreau, notre fondateur, au Mans en France et de la canonisation de frère André à Rome en 2010.
De retour à Montréal en 2010, après avoir eu l’occasion de voyager aux quatre coins de la planète pendant plusieurs années au service de ma Congrégation et de l’Église, j’ai repris du service à l’Oratoire Saint-Joseph à titre de responsable des archives, des Associés de frère André et du Grand Reliquaire de celui-ci. En 2012, mes confrères m’ont également demandé d’assurer la responsabilité de vicaire provincial et depuis 2015 celle de supérieur provincial.
Que réserve l’avenir? Je n’en sais rien. Ce qui importe maintenant pour moi c’est d’être au service des autres et, au besoin, de me laisser déranger dans ma zone de confort. Mais ce qui m’apparaît le plus important quand je regarde le chemin dans lequel le Seigneur m’a conduit, c’est de lui faire confiance en tout. Et malgré tout le chemin parcouru, je réalise que ce qui me rend profondément heureux, ce n’est pas tant ce que l’on fait dans la vie mais la qualité du moment vécu en présence de Dieu et du prochain.
Père Mario Lachapelle, c.s.c