1799 à 1834
Né à Laigné-en-Belin, France, Basile-Antoine Marie Moreau était le neuvième d’une famille de quatorze enfants. Ses parents étaient cultivateurs. Le curé de Laigné-en-Belin discerna très tôt chez le jeune garçon les signes d’une vocation particulière et il encouragea ses parents à lui faire entreprendre les études qui le mèneraient à la prêtrise. Après le collège, Basile entre au séminaire du Mans. Il est ordonné prêtre en 1821, à l’âge de 22 ans. L’évêque du Mans l’envoie à Paris parfaire sa formation en théologie chez les Sulpiciens et s’imprégner de leur spiritualité. Revenu au Mans en 1823, il est nommé professeur au séminaire. Durant treize années, il y enseignera successivement la philosophie, le dogme et l’Écriture Sainte.
1835 à 1840
Tout en remplissant sa tâche de formateur, le jeune prêtre, de nature active, organise un groupe de prêtres auxiliaires pour prêcher des missions et des retraites dans les paroisses. La même année, son évêque lui confie la direction de la communauté des Frères de Saint-Joseph, fondée en 1820 par le curé de Ruillé-sur-Loir, Jacques-François Dujarié et qui réunissait es laïcs enthousiastes répondant aux besoins en enseignement élémentaire des villages de la région. Dans le but d’assurer une collaboration permanente entre les deux groupes, Basile Moreau les réunit, en 1837, en une seule communauté et leur donne la mission d’éduquer la jeunesse et d’évangéliser les campagnes. Pour les services intérieurs, de la communauté et du pensionnat, il engage quelques femmes, les premières sœurs. Il propose à tous et à toutes les vœux de religion, qu’il prononcera lui même le 15 août 1840. L’Association de Sainte-Croix (du nom de la commune où elle est implantée) est née et compte des religieux prêtres et des religieux frères.
1841 à 1857
En 1841, la venue de Léocadie Gascoin assure une base solide à la communauté de religieuses qui évoluait parallèlement aux religieux, les Marianites de Sainte-Croix. La petite congrégation connaît une croissance rapide car le père Moreau demeure soucieux de son développement et n’hésite pas à répondre aux demandes qui lui parviennent de partout. Il envoie ses religieux missionnaires en Algérie (1840), aux États-Unis (1841), au Canada (1847), au Bengale oriental (1852). Aujourd’hui, les quelque mille membres de Sainte-Croix se trouvent sur cinq continents et dans dix-huit pays.
1857 à 1893
En 1857, le pape Pie IX approuve officiellement la Congrégation de Sainte-Croix, du moins celle des Prêtres Salvatoristes et des Frères Joséphites, car la congrégation des Marianites de Sainte-Croix ne recevra l’approbation romaine que dix ans plus tard, en 1867. Une douloureuse période de dissensions à l’intérieur de la congrégation et de graves déboires financiers amènent le Père Moreau à offrir sa démission à la fonction de supérieur général. L’annonce de son acceptation par le pape lui parvient le 14 juin 1866, jour de sa fête. Le père Moreau se retire, avec deux de ses sœurs, dans une petite maison située à côté de l’Institution de Sainte-Croix. Sans amertume ni haine, et pardonnant à tous, il passe ses dernières années à donner des prédications dans les paroisses du Mans et des environs. Il tombe malade en janvier 1873 et meurt le vingt du mois. Le père Moreau est inhumé dans le cimetière de la communauté. Vingt ans après sa mort, les supérieurs généraux entreprirent de raviver la mémoire apostolique et la spiritualité de Basile Moreau.
1948, Miracle
En 1948, une canadienne du nom de Laurette Comtois, résidant à Montréal et souffrant de pleurésie, a été guérie par l’intercession du père Moreau.
Après avoir donné naissance prématurément à un foetus mort le 1er juin 1948, elle manifesta des symptômes de toux sèche, de fièvre et de douleur au côté gauche du thorax. Après un diagnostic de pleurésie au poumon gauche, la malade reçut les soins nécessaires pour son cas; cependant sa condition empira. Le 18 de ce même mois de juin, on décida de pratiquer une thoracentèse. Dans l’intervalle, les religieuses et les novices de la Congrégation de Sainte-Croix, la patiente elle-même, son père et d’autres personnes commencèrent à demander l’assistance divine, par l’intercession du Serviteur de Dieu, Basile-Antoine Marie Moreau. Dans la nuit du 17 au 18 du même mois, la malade recouvra complètement la santé; le fluide pleural se résorba rendant la thoracentèse inutile et la fièvre disparut ainsi que toutes les autres infections reliées à sa maladie. Ainsi, cette femme fut déclarée complètement guérie de manière plus rapide que normale.
2007 Béatification
Reconnu vénérable par le pape Jean-Paul II le 12 avril 2003, le décret validant un miracle attribué à son intercession a été promulgué le 28 avril 2006, et le père Basile-Antoine Marie Moreau a été proclamé bienheureux le 15 septembre 2007 au Centre Antarès, dans la ville du Mans en France.