Explorer sa vocation

Longtemps identifié au domaine religieux, le mot vocation – du latin vocare : appeler – est couramment utilisé de nos jours pour nommer un engagement qui nous passionne et qui finit par donner un sens à notre vie. Il couvre ainsi une multitude de situations humaines dans un travail rémunéré ou même un simple style de vie que l’on se donne : enseignant.e, docteur.e, écrvain.e, physicien.ne, astronaute, musicien.ne… Oui, une vie passionnée nous appelle : c’est la vocation au sens premier.

Nous vous proposons une pastorale vocationnelle qui aidera à soutenir une vision d’Église plus centrée sur le sacerdoce commun des baptisés, donc moins cléricale, comme souhaitée par le pape François. Cela va prendre des énergies, des recherches de sens, des risques certains.

A 25 ans, épris de vérité et de justice, en pleines études scientifiques, j’ai eu un impératif besoin de lire la Bible pour répondre à mon besoin de sens à la vie. Redécouvrant, en la lisant d’un couvert à l’autre, la personne de Jésus. Je  renouai  avec la prière. En stage à l’Université de Montréal, à 32 ans, je regardais l’Oratoire Saint-Joseph à travers la fenêtre de mon bureau et je sentis le besoin de m’y rendre. J’ai acheté un livre sur le père Basile Moreau et fut frappé par l’homme, qui répondait à sa prière et ses attentes par sa vision, son action et sa foi. Désirant être associé laïc de Sainte-Croix, c’est lui qui, avec quelques religieux, bâtit un projet d’Associés de Sainte-Croix et le mit sur pied.

UN JOUR, j’ai demandé d’être admis dans un séminaire en vue de la prêtrise. On me répondit alors, d’aller vivre un peu. Cela fut un choc. Mais j’ai accepté cela, en croyant, comme la volonté de Dieu. J’ai quitté l’Europe et suis venu au Québec. Après différents petits boulots, comme coopérant dans la ville de Québec, entre autres, je vais occuper divers emplois : intervenant dans un groupe de personnes gays, éducateur spécialisé dans un centre de jeunes en difficulté, homme de ménage, préposé aux bénéficiaires en CHSLD. Chacun de ces emplois sera précédé de périodes de chômage. Puis, à Montréal, ayant toujours eu des implications bénévoles dans des projets communautaires, je suis approché pour fonder, avec d’autres, un projet d’intervention auprès des jeunes prostitué(e)s. J’y travaillerai 5 ans. Puis, je vais travailler pour un projet des sœurs de Sainte-Croix, D-Trois-Pierres, pour les jeunes adultes sans ressources.

Régulièrement, le désir d’être prêtre revenait. Essai au Grand Séminaire de Montréal et chez les Franciscains, sans succès. Alors, je dis à Dieu : « Si vraiment tu veux que je sois prêtre, organise-toi pour me trouver un endroit. » Un mois après, deux personnes différentes me disent : « T’as jamais pensé aux Pères de Sainte-Croix? » Voyant en cela une réponse à mes prières, je rencontre le provincial des Sainte-Croix qui me dit : « On peut simplement te proposer de risquer avec nous. » J’ai dit : « d’accord. »

Et voilà comment je suis devenu un religieux de Sainte-Croix. Un chemin tortueux. Mais je remercie le Grand Séminaire de Paris de m’avoir demandé d’aller vivre un peu. Toutes ces années avant d’aboutir en Sainte-Croix m’ont permis de m’assouplir et de m’humaniser. Merci à Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes !